IL ÉTAIT "MA" FOIS...

(...)

16 septembre 2012 – 13h32

« C'est quand on a besoin d'amis qu'on se rend compte qu'on est vraiment seul » : Evelyne Lemeux.

J'ai tellement de mauvaises choses en moi à cracher que je ne sais même pas par où commencer...

La solitude me pèse de plus en plus, et je me sens de plus en plus seule. Je vais accompagner Chloé ce soir à Dijon, pour sa rentrée au CIFA. Si mon AMIE (car je peux vraiment le dire, c'est la seule) Natacha Tebaldini n'était pas là, j'aurai certainement dormi dans la gare pour attendre le car du lendemain. Nancy, qui disait : « Mais demande-moi si tu as besoin que je t'emmène quelque part », je lui demande si elle ne peut pas m'emmener et me ramener, d'un seul coup, jeudi, elle se souvient qu'elle est « de mariage »... Comment peut-on oublier qu'on est « de mariage » ? ? ! ! Elle se fout de ma gueule...

Natacha, bien qu'elle et Guillaume soient au boulot, m'a dit de suite : « Tu arrives quand tu veux, les enfants seront là, tu restes autant que tu veux ». MON AMIE...

Quant à Christine, je ne sais pas quoi en penser... Elle me dit être à Auxonne... OK... Je lui demande de me redonner le tel de Natacha, elle me l'envoie par SMS, elle ne m'appelle même pas.

En fait, je me demande si j'ai assez le moral pour avoir des amis. Je m'éteins, je le sens bien... Ça doit probablement se sentir, se voir sur moi, et les gens comme moi, on les fuit comme la peste, de peur qu'un peu de malheur rejaillisse sur eux...

Qu'est-ce qu'est devenue ma vie ? Un cauchemar, une attente...

Je me lève le matin, je réveille ma fille, je vais un peu sur le net, histoire d'avoir un contact avec l'extérieur, puis, ça me lasse très vite, car je « vois » la vie des gens à travers leurs posts. Ils parlent de leur famille, de leurs amis, de leurs soirées, de leurs week-ends... Je n'ai rien à raconter. Quand on me demande : « ça va ? », je n'ai rien à répondre sauf : non. Je ne sais plus quoi dire sur les coms. Je n'ai plus rien à dire. D'ailleurs, je vois bien aussi que mes contacts du début sur fb me délaissent petit à petit, et c'est bien normal. Avant, j'étais plutôt la « meneuse » en matière de conneries et de délires. Maintenant, je passe à peine. Un bonjour, un bisou, un « j'aime », quelques « news people » quand il y a deux ou trois bêtises qui me font sourire, sinon... Je n'ai rien à dire.

Je ne vais pas bien.

Je m'ennuie à mourir.

Je me sens inutile, ou seulement juste pour faire à manger à Chloé, lui donner du fric quand elle n'en a plus, lui laver ses fringues... Même ma mère ne m'appelle pas. Je n'aurais eu aucune nouvelle d'elle depuis 3 mois si je ne l'avais pas appelée...

Une fois que j'en ai marre de facebook et des albums photos, je me plante devant la télé, fumant et avalant des Séresta jusqu'à m'endormir devant des idioties bien nulles, genre « Les nouvelles filles d'à côté »... Je ne pense à rien pendant que je dors. Je voudrais dormir tout le temps... Et je vis les quelques émotions que j'ai dans la journée à travers la télé : je pleure comme une madeleine pour un oui ou pour un non, je me révolte, je compatis, tout ça devant la télé étant donné que je n'ai aucune vie sociale. Jamais une invitation, jamais d'invités non plus puisque pas d'amis. Chloé n'était pas là depuis vendredi : je n'ai vu personne...

Ah si : son père... Laurent est devenu un toxico comme je ne l'avais jamais vu. Tout maigre, plein d'abcès dus aux injections, la mentalité d'un toxico : m'arnaquer, MOI, la mère de sa fille, pour « rembourser ses dettes » ! Il n'a honte de rien... Autant j'ai aimé cet homme, autant il me dégoûte aujourd'hui. Il ment, il est vulgaire, il gueule dès qu'il est pris en faute, c'est-à-dire tout le temps, il fréquente des épaves... J'ai honte de dire que c'est le père de ma fille. Et je crois bien que Chloé commence à avoir honte de lui aussi. Avant, il suffisait de dire « Laurent Bovay » et tout le monde flippait. Maintenant, tout le monde rigole : il a perdu le respect de tout le monde. Et il m'a gâchée la vie...

Si je ne l'avais pas connu ou si seulement il avait été autrement, nous aurions peut-être une maison, des amis, un boulot, une vie quoi... A la place de ça, je l'ai tellement aimé que je l'ai suivi dans ses conneries, fermant les yeux, voulant toujours y croire, encaissant les coups, priant même pour qu'il ne me quitte surtout pas après m'avoir battue...

Au final, je suis seule, cassée de partout, dans un bled de merde, sans amis, sans famille. Je n'ai déjà jamais été beaucoup aimée au sein des « miens ». Mais dès que j'ai été avec lui, ça a été terminé. Et terminé ça l'est resté. Je n'ai donc pas droit à l'erreur, décidément... Alors que, certainement et assurément, je n'en serais pas là si ma mère avait tenu son rôle de mère. C'est encore une autre longue histoire.

Mardi 18 septembre 2012 – 10h30

De retour de Dijon, où j'ai accompagné Chloé à l'internat. Quelle galère ! Enfin, tout ça n'est pas intéressant.

Pour diverses raisons de travaux, de tramway et de conducteur de bus incompétent et je-m’en-foutiste, à minuit/1h du matin, je me suis retrouvée à Talant (ou Talland, ou Taland... ! ) en dehors de Dijon, dans une rue déserte. Natacha, qui avait fini de bosser le matin à 6h et finie sa journée de dimanche à 18h, est venue me chercher... En plus, elle s'est aussi perdue car le GPS se mettait à ne plus capter... Un enfer ! En tous cas, ça m'a encore prouvé une chose : NATACHA TEBALDINI EST UNE VRAIE AMIE COMME ON N'EN FAIT PLUS. Et je sais que Guillaume, beaucoup plus discret, est pareil. Je ne sais même pas quoi faire ni comment les remercier tant ils sont super.

J'étais aussi hyper contente de revoir les enfants, et eux aussi, et CA, CA FAIT PLAISIR ! Dommage que je ne puisse pas rester : je me sens tellement bien, appréciée, écoutée, comprise qu'en fait, moi qui ne dors pas de la nuit, c'est Chloé qui m'a réveillée au téléphone à 7h du matin, inquiète de savoir comment j'étais rentrée.

Ça fait tellement du bien de se sentir aimée, vraiment, pas « pour de faux », pas les « je t'adore » virtuels. Et sans condition. J'ai une amie, un ami (son mari) et deux « neveux » de cœur ADORABLES, et j'espère bien pouvoir leur rendre la monnaie de leur pièce un jour. Je ne parle pas d'argent, il n'en a jamais été question entre nous. Mais, je ne sais pas, faire quelque-chose pour eux... Je me plierai en 4 pour leur faire plaisir. Je trouverai bien un petit geste : je sais qu'ils ne sont pas à regarder le prix « oublié » ou « supposé » : ils savent que ça vient du cœur de ma part, même si ça n'est qu'un galet (c'est une image, bien sûr).

Chloé a des problèmes pour prendre son car le vendredi ? Il n'y a plus de problème : elle vient l'attendre à la maison, hors de question que l'hiver, elle passe 5 h dans les rues de Dijon à attendre le bus ! Ils sont extraordinaires et rares. Ils sont précieux. De vrais gens généreux et gentils. Bizarrement, il leur arrive aussi des galères. On dirait que plus on est gentil, plus on a d'emmerdes !... Justement, dimanche, j'ai été « honnête » deux fois (une fois en attendant le car à Avallon : des jeunes avaient perdu 2€, je le leur ai dit, ils étaient tout contents, en disant « vous auriez pu attendre qu'on s'en aille et les prendre », effectivement ! - et puis, justement à l'arrêt où j'aurai dû descendre à Dijon – donc le chauffeur m'a bel et bien vue, il aurait dû me dire à ce moment-là que je devais descendre puisque je le lui ai demandé en poinçonnant mon billet - ce qu'il a même fait à ma place vu que je le mettais à l'envers -, des étudiantes sont montées, dont une avait oublié son sac à main sur le banc de l'arrêt ; je l'ai vu au dernier moment, ai demandé « y'a quelqu'un qui a oublié son sac à mains ? », la jeune fille était heureuse – portable, papiers etc dedans – et m'a chaudement remerciée), je me suis dit : « J'ai été honnête 2 fois aujourd'hui, il va sûrement m'arriver quelque-chose de bien ! », je me retrouve à Talant, en pleine nuit, avec un abruti de chauffeur qui ose me dire que j'ai mal compris ! Je ne connais pas Dijon, encore moins le nom de l'arrêt, je n'ai pas pu l'inventer ! Limite s'il ne m'a pas engueulée ! ARGH !

Ma conclusion est : L'HONNÊTETE NE PAIE PAS ! ! ! !

Mon autre conclusion : J'ai un couple d'amis, une amie surtout (pas pareil avec un homme : je sais que Guigui m'adore, mais je ne me confie pas à lui, même si je sais qu'il devine beaucoup de choses : c'est quelqu'un de très intelligent, de très sensible – ceinture noire de judo – et qui « capte » beaucoup de choses sans qu'on les lui dise – mais c'est un garçon ! Pas pareil ! Pudeur oblige...) sur lesquels je peux vraiment compter, et ça fait du bien. Ça fait chaud au cœur, après les faux-amis qui te disent : « tu peux compter sur moi, appelle-moi si tu as besoin d'aller quelque part », à qui je demande, et qui me répond, le jeudi pour le dimanche (un mariage le dimanche, bien sûr !...) : « ah, je ne peux pas, j'ai oublié que j'étais de mariage DIMANCHE ! » : MAIS BIEN SÛR ! JE TE CROIS !

Je trouverai un jour de quoi les remercier, vraiment.

Je sais qu'il faut que je bouge d'ici, sinon je vais m'y perdre, voir y mourir, intérieurement en tous cas.

Je voudrais tellement avoir un permis, un « tamcar », comme on dit (un camping-car plus ou moins fait « maison ») et partir où je veux, quand je veux, dormir où je veux... Ou alors, bosser dans un superbe gîte rural, loin d'ici, dans le Sud-Ouest peut-être... Le Sud, ça c'est certain !

J'ai soif de liberté. J'en ai marre de galérer des heures à attendre les bus, les trains, les heures entre chaque... 12 heures pour faire 300km, le record battu !... Et je ne parle même pas des prix prohibitifs.

J'ai besoin de retrouver la vie, les gens, l'animation, les rires...

Natacha m'a refilé un coup de pêche avec la sienne, débordante. Je sais que ça ne durera pas, et j'ai besoin d'être patiente.

Je retournerai me ressourcer un peu chez elle ! Je sais qu'elle m'ouvre sa porte quand je veux, autant que je veux, elle me l'a dit et prouvé.

Peut-être une parenthèse juste pour ces amis dans ces écrits, car ils sont très très importants pour moi, bien plus que ma famille. Ce sont les seules personnes, avec ma fille, qui seraient réellement tristes s'il m'arrivait quelque-chose et je sais que Chloé pourrait compter sur eux bien plus que sur la famille. ILS SONT EXTRAORDINAIRES ET JE LES AIME. Dijon est loin, c'est bien dommage... Tout est relatif, disons plus précisément que POUR MOI, Dijon est difficile d'accès, étant donné que je n'ai pas de voiture. Mais tant pis, ça vaut le coup de perdre une journée pour passer même 1h avec eux.