BOB MARLEY

DISCOGRAPHIE SELECTIVE

One Love At Studio One (Heart Beat)

Le meilleur des premiers enregistrements des Wailers pour le compte du producteur Coxcone. « Simmer Down », « I'm Still Waiting », « One Love-People Get Ready », « Put It On »... Bref, pas grand-chose à jeter ! (1964 – 1966)

The Complete Bob Marley And The Wailers (Jad-Emi)

Avant qu'ils ne trouvent leur identité, les Wailers, produits par Danny Sims et le chanteur Johnny Nash, hésitent entre gospel et soul sentimentale. Ces faces longtemps restées inédites laissent pourtant entrevoir l'orientation future du trio. (1967 – 1972)

African Herbsman (Trojan)

Après quelques égarements du côté de la soul américaine, les Wailers ont retrouvé le sens de la marche. Lee Perry compose pour eux une poignée de classiques dont « Kaya » et « Sun Is Shining » que Marley reprendra ultérieurement. Ce disque est l'un des sommets de la collaboration entre le producteur le plus allumé de l'île et le trio de Trench Town. Certainement l'un des grands classiques de la musique jamaïcaine de ces trente dernières années. (1972)

Catch A Fire (Island)

Il s'agit d'un album « cheval de Troie ». Comment faire entrer une nouvelle musique, et avec elle un langage, une religion, une culture, dans le paysage musical occidental dominé par les groupes de rock américain ou anglais ? Ce reggae, agrémenté de solos de guitare électrique, de nappes de synthés, y parvient en s'ouvrant une brèche sur la scène internationale. Le loup Marley pénètre dans la bergerie. Il va bientôt tout dévorer ! (1973)

Burnin' (Island)

Avec « Get Up Stand Up » et « I Shot The Sheriff », ce disque aurait dû être interdit mille fois. A son programme : homélies révolutionnaires et cantiques de la vengeance. Le reggae est certainement une musique de danse. Mais si l'on n'y prend garde, il peut se transformer en arsenal terroriste. (1973)

Natty Dread (Island)

Le titre de l'album fait naturellement référence aux nattes du rasta, mais également au côté dangereux du chanteur. Pour ce premier album solo (le premier frappé du simple nom de Bob Marley), notre homme apparaît sur la pochette peinte par Tony Wright en guérillero hantant les nuits de la bonne société. L'incontournable « No Woman No Cry » mis à part, le contenu fait penser à un recueil de chants guerriers interprétés sur fond de blues urbain et chaloupé. Un chef-d’œuvre ! (1974)

Live At The Lyceum (Island)

Où l'on assiste en direct à la naissance d'un phénomène... De passage à Londres pour sa première tournée internationale, Bob Marley et les Wailers nouvelle mouture donnent deux concerts au Lyceum (une salle de moyenne envergure), dont celui du 18 juillet, enregistré avec le studio mobile des Rolling Stones. Et c'est Napoléon au pont d'Arcole, la première d'une longue série de victoires en terre étrangère. Ambiance de kermesse rasta, son d'une formidable cohésion, répertoire sans raté (de « Trenchtown Rock » à « Get up, Stand up »). (1975)

(ndLilas : impossible de trouver la pochette !!)

Rastaman Vibration (Island)

L'album le plus chargé de rhétorique religieuse est également celui qui rencontrera le plus grand succès commercial (exception faite, bien sûr, des compilations). Le morceau « War », inspiré d'un discours de l'empereur Hailé Sélassié à l'O.N.U., consacre la dimension internationale du reggae et de son principal ambassadeur. Sur la pochette originale, imitation toile de jute, on peut lire la recommandation suivante : « Convient parfaitement pour trier l'herbe ». (1976)

Exodus (Island)

D'un côté les chants d'une très haute teneur spirituelle - « Heathen », « Exodus », « Natural Mystic » -, de l'autre des ballades sentimentales et sexy - « Waiting In Vain », « Jamming », « Turn You Lights Down Low ». L'équilibre est parfait entre ce qui concerne la mission rasta et la célébration des nourritures terrestres. (1977)

Kaya (Island)

Cet album intervient après la tentative d'assassinat dont fut victime Bob Marley à Kingston. On comprend dès lors le parti pris d'un certain dilettantisme, de la place accordée aux thèmes de l'amour et du plaisir « Is This Love », « Sun Is Shining »). Marley semble nous dire que le militantisme n'est pas tout dans l'existence et qu'il est temps de témoigner que le bien-vivre n'est pas interdit, même aux rastas. (1978)

Babylon By Bus (Island)

Ce double album enregistré lors de la tournée européenne des Wailers consacre définitivement l'artiste de la décennie sur la scène internationale. Au moment de la sortie de ce disque, il n'est pas un continent que Marley n'ait visité et ce triomphe est perceptible dans la formidable vitalité du son comme dans les clameurs que recueille chacune des quatorze chansons (de « Positive Vibrations » à « Jamming »). (1978)

Survival (Island)

Marley au sommet de son art de songwriter. La vision humaniste et la détermination révolutionnaire font de cet album aux mélodies d'un niveau inégalé et à l'identité résolument africaine un véritable monument. Parallèlement à l'épanouissement d'un son très dense et électrique, Marley effectue un retour aux percussions tribales des rastas, akete, fundeh et repeater, trois instruments qu'utilisaient jadis les burru-men pour les danses de la fertilité au cœur de la Jamaïque. Une façon pour Marley d'inscrire sa musique dans la continuité d'une tradition tout en l'installant dans la création contemporaine. Ce qu'il résumait ainsi : « Le meilleur des deux mondes ». (1979)

Uprising (Island)

Le dernier album à paraître du vivant de Bob Marley. Après le très panafricain « Survival », « Uprising » est un album beaucoup plus personnel qui culmine avec la confidence autobiographique de « Redeption Song » accompagnée d'une simple guitare acoustique. On y trouve également le très entraînant « Could You Be Loved » avec sa guitare « hight live » qui fera carrière dans les boîtes de nuit du monde entier. (1980)

Confrontation (Island)

Il s'agit d'un recueil de dix inédits, essentiellement des titres non retenus pour les deux albums studio précédents : « Survival » et « Uprising ». « Buffalo Soldier » est un des morceaux les plus intéressants de ce disque. « Blackman Redemption » était déjà sorti en single mais en Jamaïque seulement. (1983)